Aînés en perte d'autonomie
Milieu de vie d'un aîné en perte d'autonomie, qui décide ?
Votre proche semble avoir de la difficulté à vivre seul chez lui ? Vous croyez qu’il est temps pour lui d’emménager dans un milieu de vie qui lui offre des services adaptés à sa situation ? Qui peut prendre cette décision ? Que faire si votre proche et vous êtes en désaccord ? On vous explique.
Règle générale : c’est l’aîné qui décide
En règle générale, vous ne pouvez pas obliger votre proche à déménager s’il n’en a pas envie. Toute personne majeure peut décider de l’endroit où elle habite.
Dans certains cas, un proche peut décider pour l’aîné
Malgré la règle générale qui veut que toute personne majeure puisse décider seule de son milieu de vie, il arrive qu’un proche puisse prendre cette décision à sa place.
C’est le cas lorsqu’un médecin juge que la personne en question n’est pas apte à prendre cette décision par elle-même. En effet, le choix du milieu de vie peut parfois être considéré comme un « soin » au sens de la loi. Lorsqu’un médecin estime qu’une personne n’est pas apte à prendre une décision concernant un soin, une autre personne peut décider à sa place.
Ainsi, les proches d’un aîné peuvent parfois décider qu’il sera hébergé dans un établissement répondant mieux à ses besoins, par exemple un CHSLD, une RPA ou une ressource intermédiaire, et ce, sans son consentement.
L’hébergement peut constituer un soin pour lequel un proche peut décider à la place de l’aîné si cela permet, par exemple :
- d’assurer l’intégrité de l’aîné (ex. : en supervisant sa prise de médicaments, en lui fournissant les besoins de base pour ses activités de la vie quotidienne, tels que l’alimentation, l’hydratation, les soins d’hygiène et l’habillement, et en assurant sa sécurité),
- de fournir un traitement nécessaire à la santé de l’aîné (ex. : lorsque les soins dont l’aîné a besoin sont offerts uniquement s’il est hébergé dans l’établissement).
Seuls certains proches peuvent décider lorsque l’aîné n’est pas apte à le faire
Si le médecin estime que votre proche n’est pas apte à choisir son milieu de vie, la personne qui pourra faire ce choix à sa place dépendra de la situation :
- L’aîné a un mandataire ou un tuteur : son mandataire ou son tuteur peut décider à sa place.
- L’aîné n’a ni mandataire ni tuteur, mais a un conjoint (marié ou non) : son conjoint peut décider à sa place.
- L’aîné n’a ni mandataire, ni tuteur, ni conjoint : un proche parent ou une personne qui démontre un intérêt particulier pour l’aîné peut décider à sa place.
Si l’aîné inapte à choisir son milieu de vie refuse la décision prise par son proche, le tribunal peut trancher
Même si le médecin estime que votre proche n’est pas apte à décider par lui-même et que vous pouvez décider pour lui, il faudra parfois obtenir l’autorisation du tribunal pour l’obliger à déménager.
En effet, lorsqu’une personne est considérée comme inapte à prendre une décision concernant un soin et qu’elle refuse catégoriquement ce soin, c’est au tribunal de trancher.
Dans la situation où le soin en question consiste à être hébergé dans un établissement comme dans un CHSLD, une RPA ou une ressource intermédiaire, la demande au tribunal sera habituellement faite par le CISSS ou le CIUSSS de la région où votre proche reçoit ses soins de santé.
Pour rendre sa décision, le juge déterminera, entre autres choses, si :
- Votre proche est inapte à prendre une décision concernant le soin proposé, c’est-à-dire être hébergé dans l’établissement en question.
- Votre proche refuse catégoriquement d’être hébergé dans cet établissement.
- L’état de santé de votre proche requiert qu’il soit hébergé dans cet établissement.
- Les bienfaits attendus d’un hébergement dans ce type d’établissement dépassent les inconvénients et contraintes éventuels.
À moins que ce ne soit impossible pour lui de le faire, votre proche pourra aussi donner son opinion dans le cadre de la procédure judiciaire.
Vos options si l’aîné est apte à choisir son milieu de vie et refuse de déménager alors que vous estimez que ce serait mieux pour lui
Si votre proche est considéré comme apte à décider de ses soins, ni vous ni le tribunal ne pouvez le forcer à déménager.
Vous pouvez cependant discuter avec lui de vos préoccupations quant à sa santé et à son bien-être. L’ordre des psychologues du Québec fournit plusieurs outils pour vous accompagner dans ces discussions : Quitter sa maison : de la perte d’autonomie jusqu’au centre d’hébergement.
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MISE EN GARDE
L’information présentée sur cette page ne constitue pas un avis ou un conseil juridique. Nous vous indiquons ce que dit la loi au Québec de manière générale. Pour obtenir un avis ou un conseil juridique concernant votre situation personnelle, consultez un professionnel du droit.